sudan 2023_mise ò jour

La guerre fait rage au Soudan.

Sr Mary Stephanos la soeur provinciale du Moyen Orient nous raconte les dernières  mise à jour de la situation de la communité de Khartoum

Le 15 avril dernier, une journée ordinaire commence pour nos sœurs à Khartoum ! Après la prière des Laudes et l’Eucharistie célébrés dans l’église voisine des Pères Comboniens, chacune des sœurs s’oriente vers sa mission… A 10h30, au bruit fracassant des tirs, avions, bombes… et sans rien comprendre à ce qui se passe, tout le monde court dans tous les sens. Nos sœurs, avec les professeurs et le personnel, essaient de protéger les enfants. Les parents, paniqués par le chaos ambiant, arrêtés par des ponts et des routes subitement bloqués, rejoignent difficilement l’école, bravant tous les dangers. Mais certains n’ont pas pu arriver pour récupérer leurs enfants.

Durant plusieurs jours, avec 12 enfants et 3 professeurs, les sœurs se sont trouvées enfermés, n’osant pas mettre le nez dehors, tellement les combats étaient violents à Bahri.

Sans aucun signe avant-coureur, les habitants de Khartoum ont été pris au piège d’une guerre civile sans merci avec avions de combat et armes de gros calibres qui ne ménagent ni les hôpitaux, ni les civils… Les évènements s’aggravent d’heure en heure. Les jours passent et les bombardements s’intensifient : tirs croisés, pénurie de nourriture, sans eau sans électricité… Les gens restent barricadés chez eux espérant la fin de ce déchaînement de violence. Malheureusement, la situation ne cesse de s’aggraver et s’étend à d’autres provinces du pays.

Le dimanche 23 avril, à 12h30, nos sœurs nous assurent que la situation est un peu calme. Elles se mettaient à table, quand soudain un obus tombe sur l’Eglise des Pères Comboniens, à 50 mètres de chez elles. La sacristie et une chambre ont été brûlées. Les Pères et les Sœurs décident de sortir du quartier déjà vidé de ses habitants et se réfugient dans une autre communauté des Pères Comboniens.

Par l’intermédiaire de notre Conseil général, nous avons pu obtenir, en un temps record, la possibilité de faire sortir du pays nos 4 sœurs sud-soudanaises, avec les ressortissants Italiens. Effectivement, elles ont pu partir, avec le dernier convoi qui les a conduites, vers un avion militaire à destination de Djibouti. Mgr Giorgio Bertin, évêque du lieu, les a accueillies le temps de faire les démarches nécessaires pour le rapatriement dans leur pays, le Sud Soudan.

Le lundi 1er Mai, les sœurs arrivent à Juba, ayant le cœur alourdi d’avoir laissé les lieux de la mission et surtout ces foules de pauvres, perdus, fuyant les combats, cherchant asile, assoiffés, affamés, blessés, agonisants…

Quand donc comprendrons-nous que la guerre n’engendre que mort et destruction ?
Comment sortir de cette spirale de douleur et de mort ?
Comment dénoncer la course au surarmement ?

Qui entendra la voix du Pape François, en visite en Hongrie, dénonçant la politique internationale qui « oublie la maturité acquise des horreurs de la guerre et régresse vers une sorte d’infantilisme belliqueux » ?

Crions la paix pour couvrir le bruit de l’absurde.